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Sunday, November 23, 2008

CONTEMPLATING MIND


Han Shan Teh-Ch'ing

Look upon the body as unreal,
An image in a mirror, the reflection of the moon in water.
Contemplate the mind as formless,
Yet bright and pure.

Not a single thought arising,
Empty, yet perceptive ; still, yet illuminating.
Complete like Great Emptiness,
Containing all that is wonderful.

Neither going out nor coming in,
Without appearance or characteristics.
Countless skillful means,
Arise out of one mind.

Independent of material existence,
Which is ever an obstruction,
Do not cling to deluded thoughts,
These give birth to illusion.

Attentively contemplate this mind,
Empty, devoid of all objects.
If emotions should suddenly arise,
You will fall into confusion.

In a critical moment bring back the light,
Powerfully illuminating.
Clouds disperse, the sky is clear,
The sun shines brillantly.

If nothing arises within the mind,
Nothing will manifest without.
That which has characteristics
Is not original reality.

If you can see a thought as it arises,
This awareness will at once destroy it.
Whatever state of mind should come,
Sweep it away, put it down.

Both good and evil states
Can be transformed by mind.
Sacred and profane appear
In accordance with thoughts.

Reciting mantras or contemplating mind
Are merely herbs for polishing a mirror.
When the dust is removed,
They are also wiped away.

Great, extensive spiritual powers
Are all complete within the mind.
The Pure Land or the heavens
Can be travelled to at will.

You need not seek the real,
Mind originally is Buddha.
The familiar become remote,
The strange seems familiar.

Day and night,
Everything is wonderful.
Nothing you encounter confuses you.
These are the essentials of mind

Friday, September 12, 2008

Dzogchen et sorcellerie



L’érudition de Sakya Pandita (1182 – 1251) embrassait toutes les sciences religieuses et profanes de son temps. Ce savant identifiait le dzogchen et le mahamoudra des kagyupa au ch’an chinois. Le dzogchen a souvent été qualifié de " méthode chinoise " ou de " dzogchen à la chinoise ".

Un autre grand érudit tibétain Padma Karpo (1527-1592), reconnu comme omniscient (kun-m khyen), rapporte dans sa Chronique que des textes (termas) du dzogchen et du mahamoudra sont en réalité des écrits du maître ch’an Ha-shang Mahayana qui furent redécouverts par les tertöns nyingmapa et kagyupa. Un tertön est une personne qui le moment venu redécouvre et interprète un terma, un texte caché. Les interprétations tibétaines du ch’an sont calamiteuses.

Peuple imprégné d’occultisme, les Tibétains ont altéré la pureté du ch’an. La sublime " méthode " chinoise, devenue le dzogchen, a été escamotée par un ésotérisme élitiste qui sombre souvent dans la sorcellerie. Par exemple, dans le texte dzogchen du "Cycle Profondissime " du Chiti yoga (sPyi-ti), attribué à Padmasambhava, se trouve une recette de préparation de pilules de nectar :

Padmasambhava dit :
" Tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de Yéshé Tsogyel, de la semence de huit Vidhyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita.
La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. " Traduction de Jean-Luc Achard.

L’exhortation à manger de la chair de brahmane se retrouve dans les rituels de sectes de sorciers lubriques et cannibales d’Inde. La religion tibétaine est imprégnée de shivaïsme tantrique. Elle a été profondément influencée par les Kapalikas (les porteurs de crânes) et la secte des Kalamukhas (les têtes noires) qui se nourrissaient de mets répugnants.

Le dzogchen utilise la sorcellerie pour punir ceux qui divulguent les " secrets secrétissimes ". Les dharmapalas, souvent des démons asservis, armés de rasoirs acérés, mettent à mort les ennemis des lamas. Le peu avenant gourou Shenphen Dawa, fils de Düdjom rinpoché (1903 – 1987) a carrément dit : " Ne serait-ce que de parler du dzogchen, c’est en quelque sorte précipiter sa propre mort ". Bulletin n° 7 – Urgyen Samyé Chöling – Dordogne. Shenphen Dawa, hiérarque de la secte Nyingma, use de la menace de mort comme un méchant sorcier.

L’antipathique et boiteux gourou tibétain Shenphen Dawa est tellement influencé par la sorcellerie et la démonologie qu’il mérite que l’on rappelle une considération de l’Eglise catholique à propos de l'origine occulte de certains défauts physiques. L’accueil fait au pape Benoît 16, alias " Benoît 13 et 3 " (très étroit), par un autre obtus, l’inénarrable chanoine Sarkozy, permet d’évoquer une des nombreuses discriminations de l’Eglise. Jusqu’au Concile de Vatican II, la prêtrise était interdite aux boiteux. Le prélat tibétain serait donc inapte au sacerdoce car son infirmité était, aux yeux du clergé chrétien, l’une des marques de la sorcellerie.

" Le tellurisme, explique Jean-Louis Bernard, peut-être canalisé par l’organisme humain et s’y élever, en prenant pour axe le nerf sciatique, puis le dos. En cas d’échec, le sorcier risque l’ankylose définitive du nerf sciatique, des déviations osseuses du pied ou de la hanche, et même l’hémiplégie. Les sorciers de village sont parfois boiteux : des sorciers manqués, donc des diaboliques. "

Saturday, May 24, 2008

Corps de gloire, merkabah, embryon de lumière

Orin et Da Ben commercialisent des cours d’éveil du corps de lumière. Leurs 6 volumes coûtent plus de 500 €, CINQ CENTS ! Le Nouvel Age et les balivernes des maîtres " ascensionnés " ne s’adressent pas aux pauvres. De nos jours, il n’y a plus rien pour les personnes démunies à part la stigmatisation outrancière décrétée par le gouvernement Sarkozy, pasticheur du programme totalitaire anglo-saxon.

Corps de gloire, corps de lumière, corps d’arc-en-ciel, sont des appellations qui reviennent fréquemment dans les discours mystiques, orientaux et occidentaux. Les " new-agers " se sont en plus entichés d’un concept de l’antique tradition ésotérique concernant le véhicule de lumière nommé " merkabah ". Le marché fait du neuf avec de l’ancien. La reprogrammation du code génétique et le déblocage électro-magnétique émotionnel sont mélangés à de vieilles techniques d’activation des chakras extirpées de leur contexte traditionnel. La salade ne manque pas d’ingrédients mais attention à l’indigestion. Ce spiritualisme, agrémenté d’un charabia scientifique, et son technicisme ne peuvent pas accéder à la véritable dimension spirituelle. L’être spirituel n’est pas asservi à des procédés et des pratiques mécaniques.

Une fois n’est pas coutume, un conseil biblique mérite notre attention : " Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice (la source de la conscience), et tout le reste vous sera donné par surcroît. "

Le bouddhisme Ch’an recommande de tourner mentalement le regard en soi, vers la source de la conscience, c’est, selon l’expression usuelle, " le retournement de la lumière ". Ce retournement créera l’embryon de la sagesse et l’être spirituel sans recourir aux mantras, isolation sensorielle, respiration holotropique et les innombrables inepties du marché du spiritualisme contemporain.

Le texte " Le secret de la fleur d’or " est connu des new-agers qui souhaitent créer l'embryon de lumière. Seulement, c’est la déplorable traduction de Wilhelm qui s’est répandue parce qu’un prophète du Nouvel Age, Carl Gustav Jung, lui consacra une étude intitulée : " Commentaire sur le mystère de la Fleur d’or ". Jung disposait de la piètre traduction du traité chinois réalisée par le missionnaire protestant Richard Wilhelm.

Les erreurs de Wilhelm et de Jung sont considérables car elle inversent le sens du traité. L’inversion caractérise le Nouvel Age. Le jésuite, Etienne PERROT, professeur à la faculté des sciences sociales et économiques de l'institut catholique de Paris, a fait connaître au public francophone les textes estropiés de Wilhelm et de Jung, accélérant ainsi la confusion. L’orientaliste Thomas Cleary s’efforce de corriger les égarements de Wilhelm, " décidément enclin à voir dans ce texte toutes sortes d’idées bizarres et de superstitions qui ne s’y trouvent pas ". (Thomas Cleary, " Le secret de la Fleur d’or ".) Quant à l’autre comparse, " Jung, écrit Cleary, eut recours aux concepts d’introversion et d’extraversion pour décrire ce qu’il croyait être les attitudes caractéristiques de la mentalité orientale et de la mentalité occidentale. Ayant coutume de s’absorber dans son monde fantasmatique, il s’imaginait que les taoïstes chinois en faisaient autant. Pourtant, le texte spécifie bien que " la lumière n’est ni en soi ni en dehors de soi " : rien qui permette d’en déduire que le retournement de la lumière équivaudrait à l’introversion au sens jungien du terme. En effet, l’exercice de retournement de la lumière tel qu’il se pratique dans la méditation chan/taoïste ne vise pas à couper l’adepte du monde extérieur et certainement pas à l’intéresser aux images et aux fantasmes qui surgissent dans l’esprit ".

Selon Cleary il est impossible de parvenir au résultat du retournement de la lumière en suivant la version de Wilhelm. De plus, certains procédés décrits par le traducteur fantasque sont " très dangereux ", l’expression est de Cleary. Au chapitre intitulé " Erreurs dans le retournement de la lumière ", au sujet du passage 4, Cleary s’exaspère, " Wilhelm comprend de travers, lui faisant dire pratiquement l’inverse du propos originel ".

Le spiritualisme moderne présente de nombreuses anomalies, il s’agit d’une entreprise planifiée dans le but de contrôler l’esprit humain. Malheureusement, il est impossible de contrer ce programme pernicieux fomenté par des hiérarques religieux et les puissants qui concoctent la nouvelle religion mondiale. La résistance des personnes lucides commence par le boycottage de la spiritualité frelatée.

Lecture :

" Le secret de la Fleur d’or " de Thomas Cleary, Pocket, beaucoup plus intéressant que le verbiage creux des " ascensionnés " et considérablement moins cher (5 ou 6 €).

Quatrième de couverture :
" Le secret de la Fleur d'or " est un manuel classique de méditation permettant l'accès à l'être intérieur. En 1928, Carl G. Jung le découvre, s'en inspire et le rend célèbre. " C'est le texte de la "Fleur d'or" qui, le premier, m'a conduit vers le bon sentier. " Si le célèbre médecin ne disposait que d'une version tronquée et altérée, Thomas Cleary nous offre désormais dans la traduction la plus aboutie qui soit le texte authentique et intégral. En distillant l'essentiel de deux traditions, celle du bouddhisme chan qui précéda le zen et celle du mysticisme taoïste, ces versets dépouillés offrent à l'homme d'aujourd'hui l'accès à sa propre connaissance et à l'éveil de la " Fleur d'or " qui sommeille en lui.

Sunday, February 17, 2008

Le zazen et les fesses du maître japonais Bankei

Durant sa jeunesse, Bankei(1622-1693) désireux de comprendre le sens de l’expression " Brillante Vertu ", lue dans un traité confucéen, s’était lancé avec beaucoup de détermination dans une difficile et douloureuse quête spirituelle.

" Je décidai finalement de trouver un maître du Zen. En ayant découvert un, j’allai le voir et je l’interrogeai sur la Brillante Vertu. Il me dit de pratiquer le zazen si je voulais savoir ce que c’était. Je me mis donc au zazen. M’étant rendu dans les montagnes, j’entrai dans une grotte, où je m’assis fesses nues, sans me soucier de la rugosité du rocher. Je maintins souvent mon zazen sept jours d’affilés sans manger. Une fois assis, je m’y consacrais entièrement sans me préoccuper de ce qui pourrait arriver, y risquant même ma vie. Je restais souvent assis, les jambes croisées, jusqu’à tomber du rocher, épuisé. Comme il n’y avait personne pour m’apporter de la nourriture, mon jeûne se poursuivait très longtemps, en vérité.

" Après de telles austérités [qui n’amenèrent aucun résultat], je revins à mon village natal et je m’y fis construire une petite cabane, où je m’enfermai. Je passai de nombreux jours à réciter le Nembutsu (le nom de Bouddha) sans m’étendre. Des jours et des jours s’écoulèrent ainsi, et j’avais toujours l’esprit empli de tourments, sans jamais pouvoir découvrir ce qu’était la Brillante Vertu.

" Tandis que le corps était ainsi traité jour et nuit sans aucun ménagement ni merci, mon postérieur s’ulcéra et la peau craqua, ce qui fut très douloureux. Mais, comme j’étais fort vigoureux en ce temps-là, je ne me couchai jamais, fût-ce pour un seul jour. Je me procurai quelques feuilles de papier doux que je plaçai sous mon séant, le saignement des parties ulcérées étant une gêne. Je devais changer fréquemment les feuilles souillées. J’usai parfois de tampon d’ouate au lieu de papier. Malgré tout cela, à aucun moment je ne me permis de repos au lit une seule journée ou une seule nuit. Je dus ainsi lutter durement pendant plusieurs années, avec pour résultat que je me trouvai soudain, un jour, tout à fait mal en point. Je devins malade, sans que le problème de la Brillante Vertu fût résolu pour autant. Oui, en vérité, je m’exerçai avec le plus grand acharnement, m’agrippant à la question, mais toujours sans succès. "

La maladie de Bankei empira. A l’orée de la mort, l’idée du Non-né surgit dans son esprit. Cette intuition le ravigota et permit à Bankei, une fois rétabli, de définir une approche métaphysique du Zen.

La pratique du zazen n’avait apporter au pauvre Bankei qu’un postérieur ulcéré et une grave maladie. Presque un millénaire avant la naissance Bankei, un sage chinois mettait en garde les adeptes de la méditation assise. Huai-jang disait :

" Vous entraîner à la méditation assise, tso-ch’an (zazen), équivaut à vous exercer à être un Bouddha assis, il vous faut savoir que le Ch’an (Zen) consiste ni à s’asseoir, ni à être couché. Si vous vous entraînez à être un Bouddha assis, il vous faut savoir que le Bouddha n’est pas une forme fixe. Puisque le Dharma n’a pas de demeure fixée, ce n’est pas une question de choix. Si vous vous transformez en Bouddha assis, cela équivaut précisément à tuer le Bouddha. Si vous restez fidèle à la position assise, vous n’atteindrez pas le principe du Ch’an. "