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Saturday, June 13, 2009

Le chant du dragon ou le persiflage du fripon



Dans un post de bouddh@nar, un commentaire émanant d’un nouveau forum attise ma curiosité. Dans ce forum, la rubrique consacrée au bouddhisme est assez conventionnelle, elle reprend de nombreux lieux communs. Mais une vidéo, intitulée : « Le chant du dragon », me fait espérer une découverte plus intéressante.

Cette vidéo fait l’apologie d’un disciple du sulfureux Deshimaru, personnage alcoolique et colérique qui a conforté le zen dans le courant contre-initiatique qui s’exprimait sans complexe au Japon depuis la dernière période guerrière de l’histoire du pays (1868 – 1945).

Le disciple de Deshimaru se nomme Stéphane Thibaut. Son nom religieux est Kosen, le « grand sage ». Il est évident qu’il s’agit d’une vidéo de propagande pour de naïfs masochistes; ils acceptent de se laisser frapper avec un bâton, le Kyosaku. Le réalisateur est le « grand sage » lui-même, il pérore comme un gourou de deuxième classe… La vidéo ne présente aucun intérêt, Thibaut révèle, avec la gouaille particulière des aventuriers (1), son périple qui l’a conduit de concierge d’immeuble au rang de maître zen. Mais à un moment, le véritable maître du sangha se manifeste, c’est le démon de la haine. En effet, le « grand sage » dit :
- « Une personne qui dérange ça (la pratique)… avec son histoire personnelle… Je suis prêt à le tuer… C’est la seule règle que je connaisse de compassion. »
voir dès la 4ème minute de la vidéo :

http://video.google.fr/videoplay?docid=-6667617622397366826&ei=DlUzSsqFGoTs-AbI35G3CQ&q=le+chant+du+dragon&hl=fr


Il est malaisé de retrouver sur Internet les critiques du Zen et de l’AZI, l’Association Zen Internationale. Elles sont rapidement ensevelies sous une avalanche de propagande bouddhiste. Le courant contre-initiatique contrôle la plupart des organisations néo-bouddhistes zénistes, tantriques et autres. Il est prudent d’éviter de fréquenter ces groupes où il est difficile d’échapper à des influences pernicieuses.

Le Zen n’a plus rien de commun avec l’ancien Ch’an chinois. Heureusement, il existe encore de bonnes traductions de vieux textes qui permettent de découvrir le véritable Ch’an devenu le Zen au Japon.

http://www.darkzen.com/Articles/togodos-fr.htm



(1) D’après le Lingä Purânä : « Des aventuriers prendront l’apparence de moines avec la tête rasée et des vêtements orangés, des chapelets autour du cou. […] Des gens non qualifiés passeront pour des experts en matière de morale et de religion ».

Signification de la photo : La musculation féminine fait apparaître la repoussante virago. De même, le grotesque trahit toujours la parodie spirituelle.


***

9 comments:

Huanshen said...

Cher Bouddh@nar,

Bravo pour cet article qui s’attaque ouvertement à la parodie du Zen des disciples de Deshimaru. Malgré les évidences de manipulations sectaires, l’AZI et ses spin-offs conservent un quasi monopole du Zen en France, alors qu’elles ne sont mêmes pas reconnues par la Sotoshu japonaise avec laquelle ils ont coupés tous liens pour préserver leur totale autonomie, et ce malgré la faveur de Renpo Niwa Zenji qui a eu la bonté d’accordé le Shiho (transmission et droit d’enseigner) à trois disciples de Deshimaru.

Avec Zenmar (du site darkzen.org mentionné dans votre article) et quelques individus, notamment des élèves des maîtres Xu Yun et Nan huai-chin, nous nous battons depuis des années pour tenter de préserver le Ch’an traditionnel contre les contrefaçons grotesques que vous avez le courage de dénoncer de front.

Cordialement,

Huanshen

KT said...

Tout ce que je peux dire :

Gassho!!!

Et pour ceux qui lisent l'anglais :

http://zennist.typepad.com/

Dans le Silence...

Anonymous said...

J'avais rencontré Roland Reich à Nice, élève de Deshimaru, mais ses manières de vierge effarouchée m'avaient un peu laissé dubitatif...

Si le zen ou chan c'est ça alors alors laisse tomber.

Anonymous said...

J'avais rencontré Roland Reich à Nice, élève de Deshimaru, mais ses manières de vierge effarouchée m'avaient un peu laissé dubitatif...

Si le zen ou chan c'est ça alors alors laisse tomber.

Anonymous said...

Si la possibiité d'un contre pouvoir et de liberté d'expression sont souhaitables et salutaires, il convient de se documenter et d'être honnête. On peut ne pas aimer l'homme que fut Deshimaru mais il est inutile de juger ceux qu'il a initiés sans les connaître, sinon j'appelle cela du sectarisme et du mensonge. Tout d'abord, Roland Reich s'écrit Roland Rech, à moins que Tal l'auteur n'ait voulu faire un jeu de mot douteux passible d'une plainte au pénal. Ce Tal me semble un peu sommaire au niveau neuronal pour embrasser les subtilités du Zen ou/et du Chan, et enfin Huanshen prétendant que l'AZI et ses enseignants "ne sont pas reconnus par la Sotoshu japonaise" (il en existe une autre ailleurs peut-être ?)... Qu'il aille voir sur le site officiel de l'organisme ou écrive à l'adresse rue de Reully à Paris 12°. Me Imamura représentant de la Sotoshu Europe lui dira qui est Roland Rech, l'interlocuteur principal du Zen Soto en Europe, et particulièrement depuis le 4 août 2009. Quand on balance n'importe quoi on s'informe avant, faute de quoi il vaut mieux annoncer qu'on est des rigolos. Si le Tal et le Huanshen travaillent chez Bouglione il est plus honnête de le dire..Il n'y a pas de sot métier! Sans rancune les mecs ? Mais la prochaine fois soyez honnêtes, les types comme vous font un peu peur..

Anonymous said...

Daniel,

Rech pas Reich, soit, c'est que je vis en Allemagne. D'ailleurs en allemand Reich signifie soit riche, abondant ou bien aussi empire ce qui n'a rien de très péjoratif en soit quelque soit le cas.

Vous me jugez pauvre en neurones alors que vous ne me connaissez pas. Rech, je l'ai rencontré et je confirme l'avoir trouvé très à fleur de peau, s'effarouchant d'un rien, un peu comme vous qui êtes très susceptible et ne manquez pas ridiculement de menacer du pénal parce qu'une faute d'orthographe, agressif en plus et qui avez aussi peur d'un rien.
Quand bien même j'aurai voulu faire un jeu de mot, votre sens de l'interprétation est totalement stéréotypé, tout de suite le nazisme et la menace du bûcher, le vade retro satanas.


Sectaire, en plus puisque, toute remarque qui vous chagrine est forcément issue d'un sectaire.

Finalement vous confirmez en long en large et en travers ce que j'ai écrit.

Anonymous said...

Pour les subtilités du zen dont vous sous entendez les embrasser dans un geste large magnifique, je me vois mal parti d'y être sensibilisé par vos bons soins.

Huanshen said...

Excusez-moi Daniel et merci pour ces précisions récentes qui m'avaient échappé. Ce n'est toutefois pas le cas d'autres organisations issues de l'AZI. Une nouvelle ordination me semble d'ailleurs nécessaire pour faire officiellement partie de la Soto-shu, car les ordinations de l'AZI n'étaient pas reconnues au Japon.

J'espère que ce rapprochement permettra d’avantage de pluralisme (et donc moins de sectarisme), car il n’est pas normal qu’un maître se réserve le monopole de l’enseignement dans une organisation aussi large en refusant de transmettre le Shiho aux anciens élèves qui le méritent tout autant que lui selon les critères en vigueur dans la Soto-shu.

Ce qui est plus problématique, c’est que l’expérience du Kensho ou du Satori ne soit plus une condition nécessaire pour recevoir la transmission dans l’école Soto au sens large. Certains prétendent même que l’éveil consiste à réaliser qu’il n’y a pas d’éveil spécial. Ce détournement systématique de l’enseignement des maîtres anciens me semble relever de la contre-initiation, soit de la négation de la transcendance au profit s’une sacralisation de la matière et du corps physique présents ici et maintenant.

Un maître Ch'an de Beijing m’a récemment confié ses craintes face à un Zen réduit à une claire conscience présente "ici et maintenant". L’éveil n’est possible qu’en remontant à la source même de la conscience, au-delà des cinq agrégats (vijnanaskandha compris). Alors, le sentiment d’exister en tant que sujet disparaît soudainement dans une présence radieuse non-duelle. C’est là que commence le Zen.

han shan said...

Cher Daniel.
Je peux comprendre que vous soyez un très fervent supporter de Roland Rech.
cependant, faire de sa reconnaissance par Imamura représentant de la soto shu, ou de votre allusion à sa nomination en tant qu'abbé cet été, ne sont rien que des éléments formels, ni plus ni moins, qui n'attestent pas plus qu'ils n'attestent pas de son éveil ou de son illusion.
par contre vous ne tarissez pas d'un épanchement verbal peu élogieux envers votre interlocuteur pour répondre à sa critique, ainsi qu'à un autre intervenant, vous ne faites pas montre de grande réalisation de l'enseignement que Roland formule très brillamment.
Un vrai maître supporte la critique...voire les baffes, le chan en atteste, et Deshimaru n'a pas hésité à s'impliquer "physiquement" avec certains de ses disciples.
cela dit, Roland est un excellent enseignant.
Mais j'ai des doutes quand à sa capacité d'être maître pour des raisons qui me sont propres.
Mais je ne les exprimerai pas ici, ses gardes du corps dharmiques dont vous devez être pourraient porter plainte contre moi pour simplement énoncer ce que j'ai vu et que vous ne voulez entendre.
Aujourd'hui, je suis la voie du Bouddha. Ce n'est pas un certificat ni l'appartenance à une église qui garantit la nature de Bouddha de qui que ce soit...mais la réalisation dans son propre corps esprit.
Avec mes salutations.
"Certains veulent clouer le maître au ciel, et rèver de l'y rejoindre." Daniel Odier.